Apprendre l’Autohypnose gratuitement et concrètement (2/3)

A quoi sert cette série d'articles ?

Cette série d’articles « Apprendre l’autohypnose » a pour objectif de vous exposer une méthode pas à pas pour apprendre l’autohypnose. Il ne s’agit pas juste d’une autohypnose gnangnan durant laquelle il faut se répéter 300 fois « et maintenant, je suis caaaaaaallmmmeeeee ». Il s’agit plutôt d’une autohypnose plus élaborée, qui vous permettra de travailler sur vous-même et de résoudre certains conflits intérieurs. 

Article 1 = Entrer en autohypnose, obtenir les premiers effets

Article 2 = Vérifier l’état hypnotique, obtenir un mouvement idéomoteur

Article 3 = Effectuer un travail en autohypnose

Comme pour tout apprentissage, il y aura des moments de doute et de réflexion, des essais infructueux, et des échecs. 

Avec un peu de persévérance, tout cela contribuera à votre réussite. Sans persévérance, tout cela contribuera à vous faire perdre votre temps. 

Si vous n’échouez pas en apprenant, c’est que vous n’apprenez rien.

Travaillez en auto-thérapie !

Des podcasts sur tous les sujets : anxiété, sommeil, poids, tabac, burnout …

Un condensé de connaissances qui vous aide vraiment à aller mieux !

Une aide indispensable pour initier ou poursuivre votre thérapie !

Prérequis pour suivre cet article

Dans cet article, je présuppose que :

– vous connaissez et avez pratiqué les YES SET.

– vous connaissez et avez pratiqué des évocations sur un objectif souhaité (par exemple obtenir du calme).

– vous avez compris qu’en alternant des yes set et des évocations, vous aidez votre inconscient à créer du réel à partir de l’imaginaire.

Allez, on y va !

AVERTISSEMENT (comme dans les bouquins 😀)

Ce qui va suivre est accessible pour tout le monde, mais pas forcément au même rythme.

Si vous avez des difficultés, si telle ou telle étape ne se fait pas aussi vite que vous voudriez, gardez à l’esprit que le temps est votre allier.

Si vous ne parvenez pas à obtenir un effet désiré, pas de panique ! c’est certainement que :

  • vous ne laissez pas assez de temps à votre inconscient pour le mettre en place. Caaaalme. Ralentissez, il n’y a pas d’urgence.
  • vous être en train d’essayer d’accélérer consciemment telle ou telle chose. N’oubliez pas : ce n’est pas le conscient qui produit l’effet désiré. C’est l’inconscient, sous l’effet de la suggestion consciente.
  • vous êtes dans la recherche de résultat et non dans l’accueil et l’agréabilité du processus (erreur fatale en hypnose, méditation, sophro etc.)

Etape 0 :

PRÉPARATION

Vous êtes confortablement installé dans un fauteuil ou sur une chaise et vous êtes parvenu à créer un premier effet désiré simple : être calme, ou concentré ou tout autre chose. A présent, nous allons créer un effet désiré plus étonnant.

Pour cela, tout à fait consciemment, vous allez lever un bras et placer la main à une 30aine de cm du visage, paume vers le visage, comme s’il s’agissait d’observer quelque chose dans la paume de la main. Pas besoin de mettre la main en hauteur, vous pouvez avoir la main vers le bas ou la lever devant les yeux, comme vous vous sentez à l’aise. À partir du moment où la main est ainsi placée, vous n’avez plus le droit de la bouger consciemment. Vous mettez juste assez de conscience pour la maintenir en l’air comme ça.

L’objectif ici sera de faire que la main s’avance vers votre visage uniquement par l’effet de vos propres suggestions. Cela se nomme un mouvement idéomoteur. L’inconscient a l’habitude de bouger le corps de manière automatique, sans action directe de la volonté.

C’est le cas quand vous pensez « oui » et que la tête opine. C’est le cas quand votre main droite change toute seule les vitesses de la voiture. C’est également le cas quand vous marchez simplement dans la rue et que vous pensez à autre chose : votre inconscient s’occupe de faire bouger vos jambes sans que vous ayez à vous en préoccuper. Ainsi, pour l’inconscient, c’est facile de bouger un membre tout seul.

Pour cette partie, vous pouvez soit garder les yeux ouverts, soit les fermer. Si vous les gardez ouverts, je vous invite à fixer un point sur l’un des doigts : une bague ou la base de l’index par exemple. Vous pouvez les fermer en cours d’expérience si vous le souhaitez pour ressentir au mieux les sensations.

Pour que la main s’avance seule vers le visage, nous allons passer par plusieurs étapes et introduire un nouvel outil : la liaison. La liaison permet d’obtenir un nouvel effet désiré à partir d’un effet déjà acquis. Nous verrons cela plus loin.

Voici les étapes :

1- Ressentir une sensation d’engourdissement (ou une forme d’insensibilité) quelque part au niveau d’un doigt.

2- Pendant que cette sensation s’étend, la main et le bras entrent en hypnose.

3- Alors que la main est en hypnose, elle se sent attirée vers le visage.

4- La main avance vers le visage.

Entre chevrons (<…>), j’indique les techniques utilisées :

Etape 1 :

Ressentir une sensation à un doigt

Je suis assis, je respire calmement, j’ai la main levée à quelques centimètres du visage et je vais ressentir un doigt de plus en plus engourdi. + attente et curiosité…

J’attends simplement de savoir lequel, je porte mon attention sur chaque doigt à la recherche du plus engourdi. Et mon inconscient va augmenter cette sensation quand cela sera le bon moment pour lui. + attente et curiosité…

<évocation> Un peu comme cette sensation le matin quand on se réveille dans une position où on ne sent plus du tout son bras. 

<évocation> Ou quand on a la main gelée après avoir pris de la neige et que les sensations nous échappent. + imaginer un doigt gelé et prêter attention aux sensations qui évoluent.

Poursuivre dans ce sens jusqu’à obtention d’une sensation de cet ordre là sur l’un des doigts. Pour la suite, je considère que cette sensation a été perçue, par exemple au majeur.

Notez d’ailleurs qu’il s’agit ici plutôt d’une forme d’absence de sensation. En fait, peu importe la sensation créée, cela peut être du froid par exemple, le tout c’est d’avoir créé quelque chose au niveau d’un doigt. Dans la suite, vous pouvez remplacer le mot « engourdissement » par « fraîcheur » ou « détente » ou tout autre chose dès lors que c’est ce que vous ressentez. Et vous adaptez les évocations à votre ressenti.

Merci inconscient de m’avoir fait ressentir cette sensation. L’inconscient aime bien qu’on le remercie même si c’est bizarre 😀

Etape 2 :

Liaison

Mon majeur s’engourdit, ET les autres doigts vont également ressentir cette sensation.

Voici un moyen d’obtenir des effets de plus en plus puissants : je relie ce qui est présent avec ce que je veux obtenir. Ici, « mon majeur s’engourdit » est vrai et je le relie avec le mot « et » à « les autres doigts s’engourdissent aussi » (qui n’est pas encore vrai). Ici c’est une liaison simple avec le mot « et ». On peut faire des liaisons plus fortes :

Comme le majeur s’engourdit, les autres doigts vont s’engourdir aussi.

Ici je propose une liaison plus forte, de type causale. L’inconscient a davantage tendance à faire ce qu’on lui demande si on le lie à quelque chose de vrai (une ratification en fait). Étudiez les demandes suivantes :

« Va me chercher un verre d’eau, s’il te plaît. » 

ou

« Comme tu es proche de la cuisine, va me chercher un verre d’eau s’il te plaît. »

La deuxième demande a nettement plus de chance d’étancher votre soif 😀. Et ça fonctionne très bien avec les enfants :

« Viens manger. »

ou

« COMME tu as ton doudou avec toi, tu peux le déposer dans la cuisine ET venir manger. » (manipulation honteuse ! avec 2 liaisons)

En fait, la liaison n’a même pas besoin d’être vraiment réelle. J’entends par réel le fait qu’il n’y a aucune raison réelle pour que mes autres doigts s’engourdissent quand l’un d’eux est engourdi. Il n’y a pas plus de lien non plus entre poser le doudou et venir manger. Mais en fait … on s’en fiche. Enfin… jusqu’à un certain point. Vous n’allez pas dire : « comme mon majeur est engourdi, mon autre main va bouger toute seule. » Là, le lien est vraiment trop lointain. Alors qu’un doigt engourdi provoque l’engourdissement des autres, ça sonne juste quand même. C’est à vous de voir le degré de cohérence dont vous avez besoin. On reprend :

Mon majeur s’engourdit, ET les autres doigts vont également s’engourdir.

<évocation diverses> Comme si l’engourdissement pouvait passer dans l’air ou au travers du sang, comme si mon majeur était en train d’apprendre aux autres doigts à s’engourdir à leur tour. Ainsi c’est la main qui s’engourdit à son rythme. Comme si cette main pouvait complètement plonger dans la neige, ou être entourée par un nuage agréable, cotonneux. De quelle couleur serait-il pour accentuer cet engourdissement ? Un nuage bleu pâle. Un nuage bleu pâle entoure la main et l’engourdit de plus en plus. + imaginer ce nuage au mieux.

À vous de trouver vos meilleures évocations. On peut aussi imaginer un fluide à l’intérieur des doigts ou tout autre chose. Si vous êtes à court d’évocations, faites simplement du yes set et soyez curieux de comment la main s’engourdit :

Alors je me concentre sur cette sensation du majeur, le majeur est relié à la main et la main est reliée à chaque autre doigt. Et les autres doigts profitent petit à petit de cette sensation douce d’engourdissement.

Notez bien que je parle de CETTE main et de CE majeur et non de MA main et MON majeur. Cela aide pour que l’inconscient fasse le travail. Après tout, ce n’est plus vraiment ma main puisque je suis en train de la prêter à mon inconscient.

Etape 3 :

Le bras entre en hypnose

Et on peut lier un phénomène en court de création à un phénomène désiré :

PENDANT QUE la main s’engourdit, elle entre en hypnose.

ou

PLUS la main s’engourdit, PLUS elle entre en hypnose.

et on poursuit avec les techniques connues, ici je fais un mélange de pas mal de choses :

Alors que tout le bras s’engourdit de proche en proche, que ce membre entre en hypnose, je le laisse complètement à mon inconscient. C’est comme si le bras était décroché du corps, ou que ce nuage était tout autour de lui, de l’épaule, jusqu’à la pointe de chacun des doigts. Et les sensations sont de plus en plus diffuses, je peux explorer ça … rechercher quel endroit du bras est le plus engourdi … et le bras entre en hypnose car mon inconscient prend de plus en plus de place à l’intérieur de lui. Il en contrôle chaque muscle, chaque tendon, chaque cellule, après tout c’est lui qui y fait circuler le sang, qui s’occupe des milliers d’informations qu’il envoie au cerveau. Alors je peux faire confiance à cette autre partie de moi-même, bienveillante et aidante. Et bientôt je ne sens plus ce bras, ni cette main, ce n’est plus vraiment mon bras ni ma main pendant le temps de cette expérience…

Etape 4 :

La main avance vers le visage

A partir d’ici je suppose que les phénomènes hypnotiques suivants ont été obtenus :

– calme / concentration

– le bras me semble distant / absence de sensation ou engourdissement

– si les yeux sont fermés il est difficile de savoir où se trouve le bras précisément

– il a pu y avoir des mouvements involontaires (idéomoteurs) déjà comme la main qui s’approche ou s’éloigne, les doigts qui se resserrent ou s’ouvrent

Et on va aller plus loin en demandant un mouvement orienté à l’inconscient. On peut le faire de différentes façons, ici j’ai choisi la liaison puisque c’est le thème de cette partie. Et j’enchaîne sur différentes évocations.

Plus le bras entre en hypnose et plus la main s’approche de mon visage. Je n’ai même pas besoin de savoir comment, mon inconscient s’en charge pour moi. C’est comme s’il y avait un fil ou un lien entre mon visage et mes doigts. Un fil qui tire la main vers mon visage. Ou alors un petit personnage sur mon épaule, comme on voit parfois dans des dessins animés. Et ce personnage tire la main vers moi, le fil se tend et un doigt s’approche plus qu’un autre. Ou peut-être est-ce le coude qui va bouger. Peut-être ma tête elle-même va-telle être attirée vers la main. Et ça sera étonnant quand ça s’amplifiera encore…

Dès le premier mouvement obtenu, s’en servir en le ratifiant et en liant avec la suite :

Et la main a bougé un peu vers mon visage. Merci à cette partie de moi-même qui réagit à mes paroles intérieures. Et la main va entraîner le reste du bras. Et il y aura ce contact étonnant tout à l’heure d’un doigt ou de la main sur mon visage. Cela sera tellement apaisant. Peut-être est-ce un fil qui tire la main vers moi, ou peut-être est-ce comme s’il y avait un énorme ventilateur en face de moi qui pousse la main vers moi. Comme si ce nuage était mu par un vent puissant vers mon visage. Et le nuage s’approche à son rythme. Et c’est comme une rencontre intérieure…

Et continuer ainsi jusqu’au contact. On peut lier le contact avec la survenue de quelque chose, comme si le contact de la main amenait davantage de calme. Ou même se dire que lorsque la main touche le visage, c’est le corps qui entre encore davantage en hypnose.

Il est également intéressant de demander à cette main de venir changer ou guérir quelque chose, modifier un comportement, vider mes pensées ou que sais-je.

Mais cela, c’est dans le prochain article…à paraître début 2022.

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10 commentaires sur “Apprendre l’Autohypnose gratuitement et concrètement (2/3)”