Après avoir lu cet article, vous ne pourrez plus regarder votre cigarette de la même manière...
La naissance de la dépendance psychologique au tabac
En ce qui concerne la cigarette, on parle souvent de la dépendance à la nicotine et de dépendance psychologique au tabac. Je m’intéresse dans cet article aux causes de la dépendance psychologique au tabac. En ouvrant les yeux sur le piège qui vous a été tendu concernant l’addiction au tabac, peut-être ferez-vous un premier par pour vous en libérer. Notez en passant qu’on devrait plutôt parler de dépendance psychologique à la cigarette (à l’objet) plutôt qu’au tabac.
Il est probable que vous avez commencé à fumer durant votre adolescence ou au début de l’âge adulte. C’était peut-être pour faire comme les autres, pour vous sentir plus adulte, pour vous sentir moins seul(e) ou pour tout autre chose. Dans tous les cas, à ce moment là, cela vous a sans doute été utile à quelque chose. Vous pouvez d’ailleurs prendre un moment pour vous demander à quoi cela vous a concrètement servi à ce moment de votre vie.
Aujourd’hui, vous savez que le tabac tue, que ça coûte un bras (et deux poumons), que ça jaunit les dents et toutes ces choses que vous avez lues ou entendues sur le tabac. Et pourtant, une part de vous ne peut pas s’empêcher de réclamer sa clope. C’est comme s’il y avait ce petit ange et ce petit démon des dessins animés. Une part de vous sait qu’il ne faut pas fumer, et une part de vous en a vraiment envie ou besoin. Rassurez-vous, vous n’êtes pas schizophrène. Vous êtes juste victime, comme des millions de gens, d’une manipulation et d’une désinformation organisée par l’industrie du tabac depuis les années 1950. Des années de mensonges ont eu pour effet de créer une dépendance psychologique au tabac et à l’objet « cigarette ». Le fait est qu’avant 1950, on n’est pas vraiment sûr que le tabac soit si dangereux pour la santé…
En 1953, une étude démontre pour la première fois le lien entre la hausse de la consommation de tabac et l’explosion du nombre de cancers du poumon aux Etats-Unis.
Que feriez-vous, si…?
Imaginez que vous êtes boulanger et que vous vendez des baguettes de pain. Un jour, vous apprenez que le pain que vous vendez tue des gens et empoisonne des enfants. Que faites-vous ?
- Vous vous pendez car vous avez déjà tué des dizaines de gens, des maris, des pères, des mères et c’est insupportable ?
- Vous arrêtez immédiatement de vendre du pain et vous changez de métier ?
- Vous tentez de trouver d’autres farines et d’autres procédés de fabrication pour que votre produit soit sain ?
- Vous faites appel à un ami pour vous aider à masquer le fait que votre pain tue, pour vous développer et en vendre davantage ?
Ce qu’ILS ont fait…
Les cigarettiers répondent 4.
Suite à ces révélations, en décembre 1953, les plus grands fabricants de cigarettes des Etats Unis se réunissent à l’hôtel Plaza à New York. Ils décident de faire appel à l’agence de communication Hill and Knowlton dans le but de cacher la nocivité de la combustion du tabac et de rendre un maximum de gens fumeurs. Ils signent ainsi l’acte de naissance de la dépendance psychologique au tabac.
Cigarette et manipulation de masse
Dès lors, l’industrie du tabac va mettre en place une vraie machine de guerre de manipulation afin de renforcer une dépendance psychologique au tabac :
- financer de vrais faux centres de recherche pseudo scientifiques pour créer du doute sur le fait que la cigarette est vraiment dangereuse. Ces expériences étaient du genre : « Quand on donne trop de sucre à une souris, elle meurt. Quand on donne trop de nicotine à une souris, elle meurt. Donc la nicotine est aussi dangereuse que le sucre. » Aberrant.
- s’allier au cinéma et à la télévision pour propager une image positive de la cigarette (à partir des années 1980, des acteurs et des réalisateurs sont payés par les marques de tabac).
- cibler la clientèle vulnérable : les jeunes, les travailleurs pauvres, les femmes (qui ont fait l’objet de campagnes marketing très poussées afin de les faire fumer autant que les hommes), les pays en voie de développement.
S’ensuit un combat de quelques décennies. D’un coté, des publicités plus ou moins masquées, de faux résultats scientifiques et des acteurs de cinéma heureux avec leurs cigarettes, de l’autre, des scientifiques indépendants, des lois anti-tabac et des taxes grandissantes.
A partir des années 2000, les procès s’accumulent pour les industriels du tabac qui sont contraints de dévoiler leurs stratégies et de ressortir leurs documents internes. Quelques dizaines de millions de documents sont ainsi entre les mains de la justice américaine. Ces documents montrent à quel point ils se sont moqués de la population mondiale pendant des décennies tout en se gavant des dollars des cancéreux. Pourtant, quelques années avant, ces mêmes vendeurs de mort juraient encore que la cigarette n’était pas dangereuse alors que tout le monde le savait déjà.
Ainsi, les industriels du tabac nous ont gavés, nous, nos parents, nos grands-parents pour certains, pendant des décennies, de fausses images positives du tabac. L’image que nous avons de la cigarette, la dépendance psychologique au tabac, tout cela fut savamment orchestré à coup de millions de dollars. La télévision, le cinéma, le sponsoring sportif, les placements de produits, l’achat de stars… Impossible d’y avoir échappé. Aujourd’hui, tout cela est bien-sûr interdit. Mais c’est trop tard. C’est rentré dans les mœurs.
Les conséquences de cette manipulation
La conséquence immédiate de cette manipulation est que les fumeurs attribuent à la cigarette un pouvoir sur eux. Un peu comme le guerrier indien attribue son courage à sa peinture de guerre ou comme le bébé attribue son bien-être à sa tétine, le fumeur attribue à la cigarette le pouvoir (par exemple) de le déstresser. Parfois même, ce n’est plus conscient. On est très loin ici de la dépendance à la nicotine. Il s’agit purement de dépendance psychologique au tabac. Finalement, pour un fumeur, la cigarette, c’est comme une tétine qui fume.
Pour un non fumeur, une cigarette c’est un bout de papier orange et blanc avec des feuilles séchées dedans.
Pour vous, c’est un antistress, de la détente, de la convivialité, une bonne amie, ou tout autre chose.
En conclusion
La différence entre la dépendance physique et la dépendance psychologique au tabac est à peu près la même qu’entre une goutte d’eau et un fleuve agité. On se fait parfois tout un monde de la nicotine, mais la nicotine ne met finalement que 4 jours à s’évacuer de l’organisme. Beaucoup d’études s’accordent à dire que la dépendance à ce produit ne dépasse pas 3 semaines. D’ailleurs, si l’on réfléchit quelques instants :
Les vendeurs de tabac nous manipulent depuis des décennies pour donner une image positive de la cigarette.
Serait-ce étonnant qu’ils nous manipulent aussi en donnant une image négative et difficile de l’arrêt tabac ?
Il est tout à fait utile pour les cigarettiers de nous faire croire que la dépendance à la nicotine est extrêmement tenace, tout en négligeant la dépendance psychologique au tabac. Ainsi, il nous semble difficile d’arrêter de fumer et on se jette sur des substituts nicotiniques qui ne travaillent pas sur la dépendance psychologique au tabac. Alors, on n’arrive pas à arrêter de fumer et on se dit que c’est difficile, qu’on n’a pas assez de volonté et qu’on n’y arrivera jamais. On entretient ainsi un cercle vicieux très salutaire pour l’industrie du tabac.
Le vrai travail pour arrêter de fumer se fait psychologiquement. Ceci pour deux raisons principales :
- Parce qu’on tente consciemment d’interrompre un mécanisme inconscient : c’est extrêmement difficile sans aide
- Parce que le cerveau humain a beaucoup de mal à comprendre les conséquences de nos actes à long terme : arrêter de fumer maintenant pour éviter d’être malade dans 20 ans… l’inconscient ne comprend pas.
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7 commentaires sur “Dépendance psychologique au tabac. Pourquoi fume-t-on ?”
Super intéressant et éclairant ! Merci ! 👍👍👍
Population faible : LES FEMMES???????
Bonjour Marie,
Je ne comprends pas votre remarque. Où est-il fait mention des femmes comme population faible dans l’article ?
Ah, j’ai trouvé:
» cibler la clientèle vulnérable : les jeunes, les femmes, les pays en voie de développement. »
Vous aurez bien sûr compris que ce sont les cigarettiers de l’époque qui considéraient ces catégories comme vulnérables, et non l’auteur de cet article.
Je suis d’accord avec tous ceux qui a était écrit. Merci. J’ai travaillé la Seita à tonneins au centre de traitement et fermentation du tabac ( de 1978 à 1988) j’ai ete bien malade pendant 5 ans à vomir , maux de tête, etc, jusqu’à une paralysie. (Opération 95 pour cent de moelle épinière bloquée) J’ ai fait un procès pour maladie professionnelle pendant 15 ans, aucun avocats m’a aider, j’en ai eu 4, cAr je n’avais pas d’argent à leur donne en étant en invalidité. Les avocats de La Seita, ont fournit de faux documents cAr j’ai les vrais, et j’ai perdu. Voila, se serait trop long à expliquer. Mais toutes personnes qui pourrait m’aider à écrire un livre ou les journalistes dans une émission, j’ai TOUT garder mes dossiers. (Des docteurs ont eu des menaces de faire fermer leur cabinets car ils voulaient m’aider et j’en passe…) alors vs qui avez écrit cette article, avez vs la possibilité de m’aider? Mon numéro 0686940309 merci bonne soirée
Bonjour Christine,
Je sens bien dans votre message que vous êtes victime d’une profonde injustice. il n’y a malheureusement aucune chance que je puisse vous aider car n’étant pas médecin, ma parole n’a aucune valeur dans un quelconque procès.
Bien à vous