Comment se parler à soi-même efficacement ? : avoir un dialogue intérieur sain et positif
Notre dialogue interne change notre vie
L’agréabilité de notre vie dépend en large partie de ce qu’on se dit à soi-même.
Or, une large partie de ce qu’on se dit à soi-même est reprise de ce qu’on nous a dit étant petits, et de ce que nous nous disons au quotidien dans notre for intérieur. Pour certaines personnes dont le dialogue intérieur est rop négatif ou catastrophiste, il est absolument nécessaire de le modifier pour un dialogue plus optimiste et réaliste. Car en effet, en changeant ce qu’on se dit à soi-même, nous changeons notre perception du monde. En changeant notre perception du monde, nous agissons différemment. Et en agissant différemment sur le monde, nous changeons la réalité du monde. C’est un cercle vertueux.
En travaillant sur nos interprétations de la réalité, c’est la réalité que nous changeons.
Dans ce qui va suivre, je livre des dizaines d’exemples de remarques qui nous ont été faites, et que nous nous faisons parfois à nous même. Pour chaque remarque, le donne le message « en creux » de cette remarque, c’est à dire le sous-entendu, c’est à dire le message qui, s’il est sous-entendu trop souvent, finit par devenir la réalité. Puis je donne une alternative positive à cette remarque.
Deux enfants de 3 ans ne font pas de bisou à leur grand-mère lorsqu’elle arrive.
Le père de l’un dit « Oh, tu sais, il est timide. ».
→ Cela induit : « il est comme ça, ça ne changera pas »
Le père de l’autre dit « Bah, c’est normal à son âge. »
→ Cela induit : « j’ai confiance, ça changera en grandissant »

Deux enfants de 4 ans font tomber un camarade dans la cours de récréation.
La maîtresse de l’un dit : « Ce n’est pas bien ! Il faut faire plus attention ! »
→ Cela induit : « Tu le fais exprès, tu ne fais pas attention »
La maîtresse de l’autre dit : « Je sais que tu ne l’as pas fait exprès. Regarde ton copain, il est triste. Va le consoler. »
→ Cela induit : « J’ai confiance dans le fait que tu es gentil »

Deux enfants de 5 ans apprennent à faire du vélo.
La mère de l’un dit « Attention de ne pas tomber ! »
→ Cela induit : « Tomber serait catastrophique ! »
La mère de l’autre dit « Regarde bien droit devant toi. »
→ Cela induit : « Concentre-toi sur ce que tu fais. J’ai confiance »
Deux enfants de 6 ans aident à débarrasser la table.
Le père de l’un dit : « Ne casse rien ! »
→ Cela induit : « Tu es maladroit. Casser est catastrophique ! »
Le père de l’autre dit : « Surtout, tiens fermement les assiettes. »
→ Cela induit : « Concentre-toi sur ce que tu fais. J’ai confiance »
Deux enfants de 7 ans se font faire la morale.
La mère de l’un dit : « Tu sais, la vie, c’est dur. Et tu ne pourras pas toujours faire ce que tu veux. Alors travaille bien à l’école, sinon tu seras juste un clochard sous un pont ! »
→ Cela induit : « La vie est dure, il y a plein de limites, ta réussite dépend uniquement de tes notes à l’école.
La mère de l’autre dit : « Tu sais, la vie et pleine d’opportunités. L’école te donne les connaissances pour saisir certaines d’entre elles. Plus tu as de connaissances, plus tu es libre. »
→ Cela induit : « La vie est intéressante. L’école et la connaissance sont deux choses différentes. Le savoir, c’est la liberté »

Deux enfants de 8 ans vont chercher le pain seuls pour la première fois.
La boulangère de l’un dit : « Mais tes parents n’ont pas peur de te laisser tout seul comme ça ? »
→ Cela induit : « Tu es en danger. Le monde est dangereux. »
La boulangère de l’autre dit : « Oh, tes parents doivent être fiers que tu ailles chercher le pain tout seul comme ça. »
→ Cela induit : « Tes parents ont confiance en toi. »
Deux enfants de 9 ans ramènent un 5/10 à la maison.
Le père de l’un dit : « Tu as fait 5 erreurs ! Pourtant on avait révisé ensemble, ce n’est pas possible ! »
→ Cela induit : « Ç’est nul. Il y a quelque chose qui ne va pas chez toi, puisqu’on a révisé et que tu as échoué. »
Le père de l’autre dit : « Tu as réussi 5 questions et tu t’es trompé sur 5 autres. On devrait réfléchir à une manière différente de réviser pour mieux réussir la prochaine fois. »
→ Cela induit : « En changeant de méthode de travail, tu obtiendras de meilleurs résultats. Ton résultat n’est pas lié à toi ou à ton intelligence, mais à la méthode de travail. »
Deux enfants de 10 ans disent « J’ai un peu peur. » devant un manège à sensations dans une fête foraine.
La mère de l’un dit : « Mais non, il ne faut pas avoir peur ! »
→ Cela induit : « La peur est néfaste. Débrouille-toi pour enlever ta peur. »
La mère de l’autre dit : « Moi aussi, j’ai peur. C’est normal d’avoir peur. La peur se transformera toute seule en plaisir dans le manège. »
→ Cela induit : « La peur est normale. Ne te bat pas contre ta peur, elle passera toute seule. »
Deux enfants de 11 ans ont envie de se faire un nouvel ami.
Le premier se dit « Et si il ne m’aime pas ? »
→ Cela induit : « Je devrais être aimé par tout le monde. Les échecs sont des catastrophes. »
Le deuxième dit « Salut, je m’appelle Thomas ! »
→ Cela induit : « Ce n’est pas grave si je me fais rejeter. »

Deux enfants de 12 ans jouent avec papa et maman.
Le premier dit : « J’ai perdu, je suis nul à ce jeu. »
→ Cela induit : « Il faut réussir les choses tout de suite. Je ne pourrai jamais apprendre à gagner à ce jeu. »
Le deuxième dit : « Grrr ! Je n’ai pas gagné cette fois, je vais m’entraîner encore. »
→ Cela induit : « L’échec est certes désagréable, mais c’est une étape vers la réussite. Je peux apprendre à gagner à ce jeu. »
Deux ados de 13 ans apprennent leur cours d’histoire.
La maman de l’un dit : « Non, tu as fait une erreur. Tu as vraiment la mémoire d’un poisson rouge ! »
→ Cela induit : « C’est comme ça, tu n’y peux rien, tu n’as aucune mémoire ! »
La maman de l’autre dit : « Tu as fais une erreur. Explique moi comment tu as travaillé pour voir si on peut faire mieux. »
→ Cela induit : « Ta difficulté n’est pas liée à toi. Avec une meilleur méthode de travail, tu vas progresser. »

Deux ados de 14 ans découvrent l’équitation en colonie.
Le premier se dit : « J’ai un peu peur, je préfère juste regarder. »
→ Cela induit : « Si j’ai peur, alors je renonce. Je dois toujours écouter ma peur. »
La deuxième se dit : « J’ai un peu peur, c’est normal. Je vais faire doucement pour commencer. »
→ Cela induit : « Ma peur est normale. Je ne dois pas toujours renoncer si j’ai peur. »
Deux ados de 15 ans aimeraient bien être délégués de classe.
Le premier se dit : « Et si personne ne vote pour moi ? »
→ Cela induit : « L’échec est une catastrophe. Il vaut mieux ne pas essayer que d’échouer. »
Le deuxième se dit : « Quel discours vais-je faire pour qu’on vote pour moi ? »
→ Cela induit : « Je me concentre sur ce qui est en mon pouvoir. Le reste, on verra. »
Deux ados de 16 ans tombent amoureux d’une fille.
Le premier se dit : « Elle ne s’intéressera jamais à moi. »
→ Cela induit : « Je ne suis pas digne d’intérêt. Je n’ai pas de valeur. »
Le deuxième se dit : « Il vais tenter ma chance avec elle. »
→ Cela induit : « J’ai de la valeur. L’échec n’est pas grave. »
Deux jeunes de 17 ans dansent dans une soirée.
Le premier se dit : « Que pensent les autres de moi quand je danse ? »
→ Cela induit : « Les autres me jugent. C’est embêtant qu’on me juge. »
Le deuxième se dit : «
♫
♪
»
→ Cela induit : « J’ai le droit de lâcher prise. »
Deux jeunes de 18 ans passent un examen du bac.
Le premier se dit : « Il faut que j’ai une bonne note. »
→ Cela induit : « J’ai un pouvoir sur ma note. Je dois contrôler la note que j’aurai. » (Alors qu’on n’a pas de pouvoir sur la note)
Le deuxième se dit : « J’ai bien révisé. A présent, je dois bien choisir mon sujet. »
→ Cela induit : « Je me concentre sur ce que je peux effectivement contrôler. »

Deux jeunes de 19 ans échouent à leur permis.
Le premier se dit : « Je suis vraiment trop nul. Et cet inspecteur m’a stressé ! »
→ Cela induit : « Mon échec est dû à deux choses immuables et hors de contrôle : ma nullité et la méchanceté de l’inspecteur. »
Le deuxième se dit : « Même si cet inspecteur n’était pas très aimable, j’ai vraiment fait une erreur sur ce rondpoint. Je vais reprendre quelques heures de conduite et mieux me préparer. »
→ Cela induit : « L’échec m’est en grande parti imputable. Je vais m’améliorer pour réussir. »
Deux jeunes de 20 ans se présentent à un entretien d’embauche.
Le premier se dit : « J’ai peur de ne pas réussir. Il ne faut pas que je stresse. »
→ Cela induit : « Je pourrais échouer. Le stress n’est pas bon. Je dois trouver un moyen d’enlever le stress. »
Le deuxième se dit : « Une partie de moi est stressée. C’est normal. Ça passera dès l’entretien commencé. »
→ Cela induit : « Seule une partie de moi est stressée. Le stress est normal. Ça passera tout seul. »
Deux jeunes de 21 ans sont refusés pour un job.
Le premier se dit : « C’est la 3ème fois, jamais je n’y arriverai ! »
→ Cela induit : « Parce que j’ai déjà échoué, je vais échouer encore. »
Le deuxième se dit : « C’est la 3ème fois, il y a bien un moment où je vais être pris ! »
→ Cela induit : « Parce que j’ai échoué, je vais réussir à un moment. »

Deux jeunes de 22 ans se disputent avec leur copine.
Le premier se dit : « Elle ne comprend rien, elle ne m’écoute pas. »
→ Cela induit : « L’autre est stupide. L’autre ne veut pas m’écouter. »
Le deuxième se dit : « Nous avons du mal à nous entendre parfois. Je dois trouver une manière de mieux me faire comprendre. »
→ Cela induit : « Nous sommes dans le même bateau. J’ai ma part de responsabilité dans la dispute. »
Deux jeunes de 23 ans sont à l’hôpital.
Le premier se dit : « Putain, deux semaines à me faire chier ici … »
→ Cela induit : une vision très négative de la vie et des imprévus.
Le deuxième se dit : « Ok, deux semaines bloqué ici. L’occasion de faire des trucs que je n’ai pas l’habitude de faire ! »
→ Cela induit : Une approche de la vie plus curieuse et utilisationnelle.
Deux jeunes musiciens de 24 ans se font huer par tout une salle suite à un problème technique insoluble.
Le premier se dit : « C’était horrible. Plus jamais ça. »
→ Cela induit : « Je dois absolument éviter la souffrance, quitte à renoncer à des rêves. »
Le deuxième se dit : « C’était horrible. Il ne peut plus rien m’arriver de pire alors je vais pouvoir remonter sur scène en étant rassuré ! »
→ Cela induit : « La souffrance et l’échec font partie de la vie et nous aident mieux vivre. »
Deux jeunes de 25 ans écoutent un ami embellir une histoire.
Le premier se dit : « C’est n’importe quoi. Quel menteur ! »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Le deuxième se dit : « Comment faire pour qu’il se sente libre de me dire la vérité ? »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Deux parents de 30 ans sont réveillés par les « papa ! maman ! » de leur petit de 4 ans.
Le premier se dit : « Ah ! Encore un caprice. Il a intérêt à vite se rendormir ou ça va barder ! »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Le deuxième se dit : « Ah ! Peut-être un cauchemar. Je vais aller voir. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Deux personnes de 35 ans sortent se promener alors que le ciel est menaçant.
Le premier se dit : « Vu ma chance habituelle, à tous les coups il va pleuvoir. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Le deuxième se dit : « S’il pleut, on trouvera bien un endroit pour s’abriter. Et puis c’est marrant de se faire surprendre par la pluie. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !

Deux personnes de 40 ans ne sont pas satisfaites de leur travail.
Le premier se dit : « On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on trouve. C’est peut être pire ailleurs. J’ai peur de partir. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Le deuxième se dit : « Il y a forcément mieux ailleurs. Et je mérite mieux. Je vais chercher. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Deux personnes de 50 ans sont en surpoids.
La première se dit : « Il ne faut pas que je grossisse. Je dois arrêter de grignoter et me restreindre. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
La deuxième se dit : « Il faut que je prenne davantage soin de mon corps et que je trouve un autre équilibre alimentaire. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Deux hommes de 60 ans saluent un voisin qui ne leur répond pas.
Le premier se dit : « Il m’en veut pour quelque chose. Je me suis toujours dis qu’il était bizarre de toute façon. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Le deuxième se dit : « Peut-être qu’il est dans ses pensées ou qu’il ne m’a pas entendu. On verra les prochaines fois que je le salue. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !

Deux personnes de 70 ans entendent le tictac d’une horloge un soir.
Le premier se dit : « Quel bruit insupportable ! »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Le deuxième se dit : « Tiens, je vais me laisser bercer par ce rythme. »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Deux personnes de 80 ans deviennent dépendantes.
La première se dit : « Je ne peux plus me promener seul, je ne peux plus faire les courses, je ne peux plus aller au toilette quand j’ai envie… »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
La deuxième se dit : « Je peux encore lire et être sur internet, j’ai toute ma tête. J’ai encore de nouvelles découvertes à faire… »
→ Cela induit …? à vous de jouer !
Deux personnes de 90 ans sont en fin de vie.
La première se dit : « Cette vie était dure. »
La deuxième se dit : « Cette vie était super. »
Et pourtant … elles ont vécu la même chose.
Et si on décortiquait ? Comment avoir un dialogue intérieur plus positif.
Cesser de tenter de contrôler ce qui nous échappe, ce qu’on ne peut contrôler. Réorienter son discours interne sur ce qu’on peut modifier, ce qui est en son pouvoir.
Eviter les généralisations et interprétations abusives. Garder en mémoire le fait, et non son interprétation.
Cesser de croire que les autres sont le plus souvent malintentionnés. Que le pire a plus de chance de survenir que le meilleur. Garder en tête que, le plus souvent, on ignore ce que les gens pensent et ce que l’avenir nous réserve.
Cesser de se rabâcher ce qu’on veut fuir ou éviter, ce qu’on ne veut pas faire. Se dire ce vers quoi on veut aller, ce qu’on veut faire ou atteindre.
Cesser de se suggérer des choses négatives, de voir sans arrêt le verre à moitié vide. Chercher le positif dans le négatif. Trouver ce qui peut être plaisant dans ce qui semble au premier abord déplaisant.
Cesser de considérer ses émotions comme anormales et à éviter. Les accueillir avec bienveillance comme le signal de quelque chose. Toute émotion contient une part positive. Le problème n’est pas l’émotion ; le problème c’est l’interprétation qu’on en donne.
Cesser de se dénigrer, d’être son pire ennemi, de se critiquer sans arrêt. Sans passer son temps à se jeter des fleurs, on peut aussi se pardonner ses imperfections tout en y travaillant.
Cesser de rejeter la responsabilité de ses malheurs sur autre chose (une personne, une situation, un manque de chance…). Accepter que, le plus souvent, chacun à une part de responsabilité en toute chose. L’intelligence, c’est la nuance.
Bonus
Deux personnes débarrassent le lave vaisselle.
La première dit : « Cette cuillère est mal lavée, c’est saoulant de devoir repasser après cette machine ! »
La deuxième se dit : « Cette cuillère est mal lavée, c’est quand même super de n’avoir qu’elle à laver ! »
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10 commentaires sur “Comment se parler à soi-même efficacement ?”
Merci pour cette publication que je trouve super intéressant, en particulier la synthèse » et si on decortiquait »
Merci pour ce commentaire. C’est toujours agréable d’être encouragé 🙂
Un article très intéressant de par son approche à partir d’exemples. Bravo, c’est une belle façon de faire je trouve ! Et le fait de décortiquer les choses vient asseoir le tout… super 😉
Merci pour ce commentaire Virginie 🙂
Merci pour cet article Thierry. Simple, précis et avec des mots simples 😊 et des exemples. Et la synthèse qui vient couronner le tout 👍.
Merci ! C’est très agréable d’être récompensé de quelques « merci » pour ce travail !
Bonsoir Thierry
C’est très intéressant, ton approche du dialogue interne est très réelle, cela devrait être un entrainement permanent, car certaine personnes peuvent facilement voir le verre a moitié plein ou le coté négatif…
C est top! Merci
Merci beaucoup, très instructif, et je pense même m’imprimer ces conseils pour les lire le plus souvent possible😊
Annick BLESTEL
Ces petites phrases bien formulées, donnent beaucoup de légèreté, c’est très agréable!!! Merci.