L’inconscient est le siège de nos automatismes. Ce sont toutes ces choses que nous faisons, ressentons ou pensons automatiquement. Ce sont des choses qui semblent surgir toutes seules, et sur lesquelles la part consciente n’a que peu de pouvoir immédiat.
Par exemple, lorsque l’on se met en colère ou lorsqu’on angoisse, cela surgit tout seul. Lorsque vous conduisez automatiquement pendant que vous pensez à autre chose ou lorsqu’une rumination mentale s’impose à vous, alors que vous voulez simplement dormir. Tout cela sont des choses qu’une partie inconsciente de vous produit sans demander votre accord.
Pour comprendre comment fonctionnent le conscient et l’inconscient, il n’y a pas de meilleure métaphore que celle du jardin potager et du jardinier. Même si vous êtes nul(e) en botanique, vous allez tout comprendre !
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L'inconscient est un jardin potager...
Imaginons un moment que l’inconscient soit comme un jardin potager.
Dans ce jardin, il y pousse des fruits et des légumes, plus ou moins beaux et savoureux.
Les fruits et légumes, ce sont nos automatismes inconscients, c’est-à-dire ce qui surgit (ou ce qui pousse pourrait-on dire) en nous : nos émotions, nos envies, nos besoins, certaines pensées ou pulsions…
Notre conscience n’a pas de pouvoir direct et immédiat sur nos automatismes inconscients. Tout se passe comme si les fruits et légumes poussaient tout seuls.
Par exemple, si vous êtes dans votre douche et que vous vous surprenez à penser à votre journée de travail, cette pensée qui surgit en vous vient de votre inconscient. Vous venez alors de récolter un fruit (d’où l’expression : le fruit du travail 😀)
Parfois, ce qui surgit en nous est adapté à la situation : ce sont des fruits savoureux. Parfois, ce n’est pas adapté : on parle alors de fruits pourris.
Voici quelques exemples de production de notre jardin inconscient :
Exemples de fruits et légumes savoureux :
- Ressentir du bien-être
- Bien dormir
- Être en paix avec soi
- Avoir un bon rapport avec les autres
- Avoir confiance en soi
- Rester calme en cas de désaccord
- Avoir des pensées adaptées à la situation (pas de rumination mentale)
- Faire des choses nouvelles
- etc.
Exemples de fruits et légumes pourris :
- Ressentir de la colère fréquemment
- Être sans arrêt stressé ou anxieux
- Penser sans arrêt au travail
- Fumer, grignoter
- Ne pas s’aimer
- Passer sa nuit à penser qu’on pense qu’on arrive pas à s’endormir
- etc.
... dont le conscient est le jardinier
Mesdames, Messieurs, je vous présente le Conscient !
Oui, un simple jardinier.
Il a hérité d’une terre, plus ou moins fertile, plus ou moins facile à travailler.
Notre jardinier-conscient a plusieurs atouts :
- Il peut planter des graines
- Il peut acquérir de nouveaux outils
- Il peut s’occuper (ou pas) de son jardin potager
Les graines, ce sont nos actes volontaires : ce que l’on fait ou pense consciemment.
Reprenons notre exemple. Vous prenez votre douche et vous vous apercevez que vous êtes en train de penser au travail. Si vous vous concentrez sur cette pensée, par exemple pour préparer mentalement une réunion, vous êtes en train de planter des graines. Si vous quittez cette pensée pour vous concentrer sur le plaisir de prendre une douche, ce sont d’autres types de graines que vous plantez.
Voici quelques exemples de graines :
En action, nous avons :
- regarder la TV
- sortir avec des amis
- manger des sucreries
- fumer
- faire une promenade
- écouter de la musique
- etc.
En pensées, nous avons :
- se refaire mentalement une dispute
- se critiquer
- penser à une personne qu’on aime
- penser à ses échecs
- penser à ses succès
- etc.
Le bonheur n’est pas une plante sauvage, qui vient spontanément, comme les mauvaises herbes des jardins : c’est un fruit délicieux, qu’on ne rend tel qu’à force de culture.
Nicolas-Edme Restif de la Bretonne (écrivain français du 18ème siècle)
Pourquoi j'ai plein de fruits et légumes pourris ?
La métaphore étant posée, filons-la. Vous allez mieux comprendre comment être un bon jardinier de vous-même.
Sur les pensées et actions que l’on sème en soi
Le jardinier récolte ce qu’il sème. S’il sème de bonnes graines, il récolte de savoureux fruits et légumes. S’il sème des graines pourries, il ne récolte rien de bon.
Le jardinier aura beau se plaindre, il récolte ce qu’il a semé.
Sur le manque d’entretien de notre vie intérieure
Si le jardinier ne s’occupe pas d’arroser ou de tailler de temps en temps, tout pousse moins vite et en désordre. Si la vie est clémente, la pluie aide le jardinier. Si la vie est moins clémente, le jardinier doit arroser lui-même. Si personne n’arrose, rien ne pousse.
Le jardinier aura beau se plaindre, ne pousse que ce qui a été arrosé.
Sur les vertus de la patience
Il y a un temps entre « planter une graine » et « récolter un fruit ». Celui qui plante la graine et attend de voir le fruit sortir dans l’heure ferait mieux d’arroser ses graines ou d’en planter d’autres.
Par ailleurs, si vous en doutiez, tirer sur une plante ne l’a jamais fait pousser plus vite.
Le jardinier aura beau se plaindre, s’il ne respecte pas le temps de la nature, la nature ne respecte pas le jardinier.
Tout ce qui est exquis mûrit lentement.
Arthur Schopenhauer (philosophe allemand du 19ème siècle)
Sur la difficulté d’être un bon jardinier
Il est très facile de semer n’importe quoi, n’importe comment. Il est moins facile d’apprendre à bien semer et à entretenir son jardin potager.
Dans le monde actuel, on nous apprend à être des jardiniers « tout-toutdesuite-sansefforts ».
On nous fait croire qu’il suffit de jeter les graines standards n’importe comment, de lancer de l’engrais tout-en-un et de s’installer devant la TV pour récolter de beaux fruits et légumes.
Souvent les fruits et légumes sont effectivement beaux. Ils sont juste dégueulasses.
Chaque fermier doit faire un choix crucial : faire pousser des fruits et légumes dégueulasses sans efforts, ou faire pousser des fruits et légumes savoureux en y mettant du cœur et de l’intention.
Si le jardinier cède à la facilité, tôt ou tard, il paie son manque de rigueur et d’investissement.
Le jardinier aura beau se plaindre : à faire sans cœur, on récolte sans saveur.
Sur la persévérance et la remise en question
Parfois le jardinier fait beaucoup d’efforts pour planter correctement de belles graines et ne parvient pas à obtenir le meilleur fruit de son travail. Il peut réagir de deux façons.
Soit il peut se dire que la terre n’est pas bonne ou qu’il n’a pas de chance. Il va alors se priver d’une partie de son jardin potager et dire que c’est la faute à pas-de-chance.
Soit il se dit qu’il n’a peut-être pas fait comme il faut, remet en question sa manière de travailler, s’adapte à la terre qu’il travaille et replante des graines. Alors il aura appris de nombreuses choses et saura s’adapter à d’autres situations.
Le jardinier aura beau se plaindre : on échoue seulement ce dans quoi on ne persévère pas.
Sur les mauvaises choses qui nous assaillent
Parfois le jardinier peut avoir l’impression de bien s’occuper de son jardin potager et pourtant, il y pousse de mauvaises plantes ou certains arbres donnent de mauvais fruits.
Alors il y a une vraie recherche pour s’assurer que ce qu’on qualifie de mauvais l’est vraiment (ou pas). Parfois, ce qu’on pense mauvais est au final quelque chose de très important pour maintenir un équilibre. L’arbre qui donne de mauvais fruits peut être celui qui permet aux autres d’en donner de bons : parce qu’il projette une ombre particulière sur un endroit du jardin potager, parce qu’il est l’hôte de nombreux insectes qui vont aider les autres arbres, parce qu’il peut être l’hôte de certains champignons indispensables pour les autres arbres, ou que sais-je.
Ainsi, le jardinier avisé n’arrache pas tout ce qu’il pense être mauvais. Il l’étudie, et se fait aider en cas de doute. Si vraiment, il s’avère que quelque chose est mauvais, alors le jardinier avisé fait le nécessaire pour s’en prémunir, avec douceur et respect pour l’ordre des choses naturelles.
Le jardinier aura beau se plaindre : à tout juger mauvais, peut-être est-ce lui qui l’est ?
Sur les autres, qui semblent parfois plus heureux que soi
Quand un jardinier voit que le jardin d’à côté fournit de plus belles plantes, il peut s’adresser au jardinier d’à côté de deux façons :
- « Wow, tes plantations poussent super bien, tu as de la chance ! »
- « Wow, tes plantations poussent super bien, peux-tu m’apprendre comment tu as fait ? »
L’une de ces façons ne permettra jamais d‘avoir de belles plantes.
Le jardinier aura beau se plaindre : à croire que tout est chance il s’empêche d’apprendre.
Conclusion de cette ratatouille
En conclusion, de la même manière qu’un jardinier plante ses graines, entretient son jardin et même, pour les meilleurs d’entre eux, aiment leur terre, il est nécessaire de vous occuper de votre jardin intérieur. Sans quoi vous récoltez n’importe quoi, n’importe comment.
Si vous passez votre journée à penser à des choses stressantes vous récoltez tout naturellement du stress. Il est possible de s’entrainer à penser différemment, même si cela semble parfois compliqué au début. C’est une démarche intéressante et pleine de bien-être.
Tout le monde voudrait récolter des fruits d’amour, de reconnaissance, de bonheur, de sagesse, de paix intérieure, de sommeil profond, etc. mais rares sont ceux qui plantent vraiment les bonnes graines pour obtenir ces fruits.
Vous avez le pouvoir de planter les graines qui donnent les fruits et légumes dont vous avez besoin.
Voici une liste non exhaustive des graines dont votre inconscient a besoin pour vous faire ressentir du calme, du bonheur… enfin bref, des choses agréables. (posez-vous la question : est-ce que je plante beaucoup de ces graines ?) :
- Penser à un souvenir agréable
- Écouter de la musique (sans rien faire d’autre)
- Aller voir un film « feel good » au cinéma
- Faire plaisir à quelqu’un
- Faire du sport
- Méditer
- Passer un moment de qualité avec ses enfants
- Faire un cadeau à quelqu’un
- Se féliciter d’avoir fait quelque chose
- Aider quelqu’un
- Faire une action dans le sens de ses valeurs
- Se promener dans la nature
- Avoir un échange enrichissant avec un ami
- Pardonner à quelqu’un
- Ne rien faire
- Voir un spectacle, une performance artistique
Donnez moi d’autres idées en commentaires et je les ajouterai.
Si vous plantez très peu de ces graines, il n’y a aucune raison pour que votre inconscient vous fasse vivre autre chose que ce que vous vivez déjà, et qui ne vous satisfait pas pleinement.
Je ne dis pas qu’il est facile de changer tout ça du jour au lendemain, je dis qu’il ne faut pas se plaindre de récolter n’importe quoi quand on plante n’importe quoi. Je dis qu’une partie de ce que l’on plante est en son pouvoir et que chacun peut progresser pour planter de meilleures graines et s’en occuper convenablement.
En conclusion :
Si vous avez survolé cet article sans le lire attentivement, alors vous venez de découvrir comment être un mauvais jardinier de vous-même : faire les choses vite et n’importe comment.
Le profit que vous allez tirer de cet article est directement proportionnel au temps que vous avez passé à le lire. Comme un jardinier qui passe du temps, ou non, à s’occuper de son jardin.
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